BIOGRAPHIE


crevette deuilMarkus Grockoco est né en 1949 à Krk en Croatie (ex Yougoslavie) d’un père albanais et d’une mère istrienne. Très tôt, le jeune Markus montre des dispositions pour la création artistrionique.

A 10 ans, lors d’une fête foraine-scolaire, il présente un numéro de cracheur de feu et déclenche un incendie qui détruira son école.

Le jeune garçon est alors envoyé à Zagreb dans une institution d’Etat pour jeunes dévoyés où il attire l’attention des autorités par sa capacité à attirer l’attention des autorités. A 17ans, il y met en scène quelques uns de ses camarades dans la pièce de Gorki « Les bas-fonds ». Au cours de la représentation, un incendie -purement accidentel- se déclare dans les caves et détruit une grande partie de l’institut.

Peu de temps après, les autorités décident de renvoyer le jeune homme chez sa mère à Krk. Celle-ci, rapidement dépassée par les extravagances de son fils, le confie à l’un de ses oncles qui bénéficie du statut de réfugié politique en Belgique. Markus évoquera sa traversée de la frontière yougoslave vers l’Autriche en motocyclette dans plusieurs passages de son épopée picaresque « Bruxelles-Ostende en Jawa » (1982).

Dès ses premières oeuvres, Markus Grockoco invente un idiome franco-croate aussi difficile à comprendre pour les francophones que pour les croatophones. Toujours est-il que son oeuvre n’a jusqu’ici été entièrement traduite qu’en croate, et seulement très partiellement en français.

A 18 ans, au cours d’un voyage initiatique en Amérique du Sud (raconté dans « Faim »), il rencontre son ami Jean-Charles, qui se rendra célèbre plus tard sous le nom de Cizia Zikë. Cette rencontre, comme celle de l’acteur et metteur en scène Jacques Henri Négos, sera déterminante dans son oeuvre et dans sa vie. Il en tirera plus tard le théorème de l’homme de bât (Fous âniers 1998).

Dramaturge, poète, essayiste, ethnographe, romancier, metteur en scène, il produit une oeuvre foisonnante et étrange où les influences balkaniques et hispaniques sont passées au hachoir de son idiome franco-crvat et noyées dans la zwanze bruxelloise. La zwanze, déjà mystificatrice en soi, acquiert une fois traduite en franco-crvat une dimension proprement blasphématoire quilui vaut d’être excommunié par l’Eglise orthodoxe (bulle d’excommunication en 2005).

Dès l’âge de 20 ans, Markus Grockoco revendique de choisir lui-même son sexe. II entend par là non pas simplement le droit de choisir d’être un homme et/ou une femme mais de choisir d’être (sexuellement) une crevette. Choix que Jacques Lacan (dont Markus Grockoco a été le patient) commentera de la manière suivante : « l’engagement est le sexe » (langage ment-hait le sexe). Après son analyse avec le Dr. Lacan, il ne se définira plus que comme « la grosse crvt de Bruxelles ». Ce « langagement » non seulement transgenre mais transespèce constituera le berceau de sa théorie la plus controversée à ce jour : le nbrlsm rdcl.

Mais pourquoi la crevette, peut-on légitimement se demander ?

Ce choix semble, dans le cas de Markus Grockoco, largement surdéterminé.

Un premier déterminant, superficiel, peut renvoyer à l’homophonie entre les signifiants « croate » et « crevette », homophonie encore plus sensible en franco-crvat : « crvat » et « crvet », ou même, en franco-crvat phonétique : crvt et crvt.

Un second déterminant, plus profond, renvoie à la sexualité originale des crevettes, hermaphrodites protérandriques, c’est à dire qui naissent mâles mais qui, après quatre ou cinq ans, changent de sexe et se transforment au moins pour une partie d’entre elles en femelles. Refusant catégoriquement d’être catégorisé homosexuel ou bisexuel, Markus Grockoco se revendique, comme les crevettes, protérandrique.

Un troisième déterminant, plus secret, pourrait être lié à un important gonflement de la face accompagné d’un début d’étouffement survenus en pleine mer après l’absorption d’un plat de crevettes vers l’âge de 20 ans. Markus Grockoco aurait interprété ce phénomène comme un châtiment pour la transgression d’un tabou, et concomitamment comme la révélation de son totem. Renonçant définitivement au cannibalisme, il n’aurait, depuis cet épisode, plus jamais consommé de coquillages et crustacés, et développé au contraire une aversion pour Brigitte Bardot, qu’il associe à plusieurs reprises, ici et là dans son oeuvre, à la tmt crvt (tomate crevette), équivalent pour lui du tabou absolu en raison d’une intolérance intestinale aux tmts (tomates).

Il franchira un pas de plus (le pas de trop ?) dans « obscénographie et nutrition » en associant tmt crvt et ncst (inceste).

La boucle est bouclée, le srt (sort) est jeté : Markus Grockoco devient, et pour toujours, la grosse crvt de Bruxelles. Cette nouvelle identité, littéraire et sexuelle, lui permettra de revendiquer radicalement le nombrilisme dont on l’accusait.

Cette « sortie par le haut » de la double contrainte de la singularité et de l’altérité constitue une des pratiques possibles de la théorie du nmbrlsm rdcl.

Théorie de la pratique et pratique de la théorie sont en effet indissociables dans le théâtre Grockoquien.

D’ailleurs à ce jour, Markus Grockoco, auteur crvt transgenre né à Krk en 1949, comme le cnrd (canard) est toujours vivant.

Benoît de Clermont Brice-Gonzague

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À propos de Grockoco

Auteur croate et transgenre

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