Ils se voyaient dans des gares, des hôtels, Ils passaient ces improbables rencontres à parler et à baiser. Quelques heures volées, comme un calcul qui ne tombe pas juste, quelques chiffres après la virgule. Pour fuir leur bonheur quotidien, goûter à l’absence, pour trahir, pour trembler, et traquer l’impossible instant, le rêve animal, l’oubli de soi et du temps. Ils déchiraient le rideau tombé. Ils se caressaient, ils se pénétraient, ils se respiraient, ils se parlaient d’amour et d’ailleurs, comme les soldats perdus d’une cause révolue. Et puis ils se quittaient, tristes et troublés, et ils retournaient vers les leurs et vers la vie, emportant en eux comme un trésor fragile, une blessure rouverte, leurs amours mortes et leurs amours impossibles.
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